Projet HYDROMET-BF: Analyse genre et plan d’action relatif au genre

Les hommes et femmes ont un accès différentié aux ressources économiques, aux opportunités, et aux financements selon les rôles attribués à chaque genre : ces différences de genre conditionnent aussi les responsabilités vis-à-vis des autres membres de la famille et de la communauté. Pendant les crises économiques, les conflits et les désastres naturels, ces inégalités ont tendance à se renforcer.

La sècheresse par exemple augmente la charge de travail pour les femmes et les jeunes filles car elles sont chargées de parcourir des plus longues distances pour s’approvisionner en eau pour les besoins domestiques et le bétail. Plus de temps passé à la recherche de bois et d’eau soustrait du temps destiné à l’éducation, à la création de revenus, et à la production alimentaire – activités qui sont nécessaires pour rendre les ménages plus résilients. En raison du récent conflit dans le nord du Mali et de l’instabilité politique au Burkina Faso en 2015, ces activités posent des risques supplémentaires pour leur sécurité.

Les normes de genre conditionnent aussi les capacités, les stratégies et les mécanismes de subsistance comme par exemple la nutrition. Les femmes contrôlent la nutrition des membres de la famille et surtout des enfants : en temps de crise elles peuvent ainsi être amenées à réduire leur propre consommation pour que le reste de la famille ait de quoi se nourrir. Les femmes jouent donc un rôle important dans la famille et dans la communauté mais nécessitent d’être mieux impliquées dans la prévention et la gestion des désastres naturels.

Cette étude analyse le rôle économique et social des femmes et des hommes au Burkina Faso ainsi que leurs conditions de vulnérabilité face aux aléas hydrométéorologiques dans différents secteurs de production, en particulier l’agriculture, et face aux risques de crise alimentaire et de malnutrition. Dans cette perspective, l’étude prend en compte les usages du territoire et des ressources naturelles spécifiques à chaque zone climatique du Burkina Faso, et répond aux questions suivantes :

 

Contexte Quel est le statut légal de la femme au Burkina Faso ? Quelles sont les normes et valeurs liées au genre ? Quels sont les niveaux d’éducation et formation des femmes et des hommes ? Quels sont les croyances, perceptions et stéréotypes concernant le genre ?
Qui fait quoi ? Quelle est la division du travail entre les hommes et les femmes ? Quelle est la situation des hommes et des femmes dans les secteurs d’intervention du projet ? Quelle est la participation des femmes et des hommes dans les secteurs formel et informel de l’économie ?  Qui gère les ménages, et qui est responsable des enfants et personnes âgées ?
Qui possède quoi ? Les femmes et les hommes ont-ils un même accès à la finance, aux technologies, à l’information, et aux services (aux niveaux local et national) ? Qui contrôle les ressources ? Les femmes et les hommes bénéficient-ils de ces ressources équitablement ? Les femmes et les hommes ont-ils un accès équitable à l’éducation, au savoir technique, et à la formation continue ?
Qui décide ? Qui décide au sein du ménage, du secteur public, et des entreprises ? Les possibilités de négociation des hommes et des femmes sont-elles différentes ? Les femmes sont-elles impliquées dans les décisions économiques ? Les hommes et les femmes participent-ils de façon équitable aux activités de la sphère politique ? Qui possède l’influence politique ?
Qui bénéficie du projet, et de quoi ? Quelles sont les opportunités pour assurer une participation au projet et des bénéfices égaux entre femmes et hommes ? Le projet prend il en compte les différents besoins et priorités des femmes et des hommes ? Les services et technologies fournis par le projet seront-ils accessibles aux hommes et aux femmes ? Le projet reconnait-il les différentes vulnérabilités des femmes et des hommes et développe-t-il des stratégies de réponse spécifiques pour chacun des groupes cibles ?

Table 1 : Questions guidant la présente étude genre du projet pour le Burkina Faso

 

Sur la base de l’évaluation de ces différences de genre, le projet souhaite mettre en place un système de suivi, alerte et prévisions hydrométéorologiques qui prévoient une meilleure implication de la femme dans la gestion et la prévention des désastres naturels. Le projet prend ainsi en charge la formation et la valorisation du rôle de la femme au sein de la communauté dans l’observation et la récolte des données relatives à la variabilité du climat ; dans la maintenance de l’équipement et dans la transmission des données ; et enfin dans la prise de décision aussi bien au niveau communautaire qu’interministériel et institutionnel.

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